Pour l’école et l’amélioration des conditions de travail, la FSU-SNUipp appelle à la grève. Tous les outils ici.
L’exécutif poursuit la politique éducative du “choc des savoirs” avec notamment la généralisation des évaluations nationales qui ne régleront en rien les conditions de travail des personnels, ni d’apprentissage des élèves. Le syndicat, avec d’autres organisations, appelle à se mettre en grève le 10 septembre pour une autre politique éducative et un budget à même d’améliorer les conditions de travail.
C’est dans un contexte politique inédit marqué par le déni de démocratie du président de la République, que Nicole Belloubet, ministre démissionnaire a tenu sa conférence de presse. Elle a déroulé une politique éducative en totale continuité avec celle du « choc des savoirs », pourtant très fortement contestée. Au déni des urnes, s’ajoute le déni de notre quotidien, de nos réalités.
Alors qu’aucune mesure concrète d’amélioration des conditions de travail n’a été annoncée, l’élargissement à tous les niveaux des évaluations nationales renforce la mise au pas de la profession avec toujours plus d’injonctions aux « bonnes pratiques ». Ces évaluations standardisées ne permettent pas de répondre aux difficultés réelles des élèves, car elles ne renseignent pas l’enseignant·e sur les mécanismes qui font obstacle aux apprentissages. Par ailleurs, elles ont un effet de stigmate sur les élèves. Pour Fabrizio Butera, professeur de psychologie, « dans la tête des élèves, il s’agit d’un jugement de leur travail qui se répercute sur leur identité personnelle. En classe, les élèves développent une réputation scolaire en lien avec leurs résultats ».
De fait, ces évaluations participent à la dégradation des conditions de travail des personnels et à la construction d’une école encore plus inégalitaire.
La FSU-SNUipp appelle à la non passation de ces évaluations.
Effectifs chargés, inclusion sans moyens suffisants, explosion du temps de travail, remplacements non assurés… Les conditions de travail impactent la santé psychologique des personnels. Un phénomène accentué par les refus fréquents de temps partiels ou d’autorisation d’absence, l’impossibilité d’accéder aux formations, des salaires en décalage avec l’inflation et le manque de reconnaissance.
Si Nicole Belloubet parle de « sanctuariser le budget » du ministère de l’Éducation nationale, lors de sa conférence de presse, elle n’a pas fait d’annonce en ce sens. Au contraire, alors que seules les affaires courantes devraient être traitées, des consignes budgétaires restrictives sont données aux ministères dont celui de l’Éducation nationale.
Pour la deuxième année consécutive, le premier degré doit rendre des moyens utiles à son bon fonctionnement. Cela se traduit notamment par des fermetures de classes à la rentrée. Le plan d’économie de l’Etat, dont l’Education nationale n’est pas exemptée, a déjà entraîné des annulations de crédit.
Il y a urgence à exiger un budget à hauteur des besoins. Seul un véritable « choc des moyens » permettrait de recruter massivement et d’améliorer les conditions de travail.
Le quotidien des personnels et le sens du métier enseignant et AESH sont attaqués. Dans ce contexte, seule la mobilisation permettra de continuer à peser sur les décisions pour exiger :
Quel que soit le gouvernement qui sera nommé, l’École publique et ses personnels doivent être entendus : Le “choc des savoirs” doit être abandonné et un “choc des moyens” doit avoir lieu. Il est temps de prendre la rue et de faire front pour l’école.
Les outils
A envoyer avant le samedi 7 septembre à minuit.
Pour rappel : seul·es les enseignant·es étant en charge de classe ce jour-là sont soumis·es à cette déclaration d’intention, qui ne sert que pour organiser le Service Minimum d’Accueil. Les AESH et les directeur·trices déchargé·es ce jour-là n’ont donc pas à remplir cette intention.
Les chiffres des grèves transmis lors des mobilisations sur les retraites nous ont permis de communiquer de manière fiable avec la presse et de contrecarrer la propagande gouvernementale. Nos annonces permettent d’opposer à l’administration la réalité des chiffres du terrain. Tous ces éléments sont constitutifs du rapport de force. Il est nécessaire de continuer à avoir le maximum de remontées.
Tract grève 10 septembre
Tract boycott des évaluations nationales
Dans notre département, les évaluations nationales parviennent généralement aux écoles grâce à la bonne volonté de collègues, directeur·trices, CPC, qui vont les chercher dans les circonscriptions et en assurent la livraison. Non seulement cela ne fait pas partie de nos attributions, mais aussi la généralisation des évaluations à tous les niveaux va considérablement complexifier cette tâche. Nous soutiendrons les équipes et collègues qui décideront de ne pas faire passer les évaluations nationales. Dans le cadre de ce boycott, nous soutiendrons les collègues qui décideraient de pas aller chercher/livrer les évaluations. Nous proposons une motion de conseil des maîtres , modifiable, concernant le boycott et/ou le "non-transport". Aucune pression ne peut être effectuée quant à cette tâche dont nous n’avons pas à nous acquitter.
Motion de conseil des maîtres
Document intersyndical de refus des évaluations nationales
Proposition de lettre aux parents "évaluations"
Lire aussi
Faire front pour l’école : une urgence
Dans une tribune publiée par le quotidien Libération, la FSU-SNUipp rappelle le rôle vital de l’école pour la République. Malgré l’engagement sans faille des personnels, elle souffre d’un manque de moyens chroniques, de politiques éducatives descendantes et hors sol et de salaires trop faibles pour jouer pleinement son rôle. Le syndicat rappelle donc que si l’école a toujours fait front pour la République, il est temps que la République et ses élu·es fassent front pour l’école.
Le SUI-FSU, syndicat des IEN, solidaire du mouvement de refus, appelle à ne pas exercer de pression sur les personnels des écoles qui décideraient de boycotter la passation des évaluations : lire ici.
10 Septembre : 5 raisons de faire grève
5 raisons de boycotter les évals nationales