Les températures extrêmes constituent un risque professionnel reconnu. Le décret du 27 mai 2025 introduit de nouvelles obligations en matière de prévention pour l’employeur qui seront applicables dès le 1er juillet 2025, afin de protéger les agent·es contre ces risques. La FSU SNUipp a écrit ce dimanche un courrier au DASEN pour obtenir des réponses concernant les épisodes de canicule.

Lire le courrier

L’employeur est responsable de la santé physique et morale de ses personnels, en conséquence il doit prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique de ses agent·es, selon l’article L. 4121-1 du Code du travail. Si l’on pense souvent aux risques psychosociaux et aux conditions de travail stressantes, les conditions atmosphériques, au-delà de 30° C, font aussi partie de l’évaluation des risques. Une étude de l’OMS montre que la température de 30°C est un seuil d’alerte et que le risque d’accidents de travail augmente une fois ce degré atteint, et d’autant plus pour les personnels vulnérables.

Lire la réponse du DASEN

La FSU-SNUipp92 propose aux personnels des écoles de remplir des fiches SST et de les transmettre à l’IEN et à la F3SCT en indiquant les températures relevées dans les locaux.
Remplir le registre (ou utiliser la fiche téléchargeable ci-dessous) qui se trouve dans l’école ou la circonscription, prendre en photo la page et la transmettre par mail à votre IEN, à la FSU-SNUipp 92, aux assistants de prévention : ce.conseillerprevention92@ac-versailles.fr et à la F3SCT : ce.f3sct-csad92-sec@ac-versailles.fr

Au niveau national, tout comme en 2019, la FSU-SNUipp s’est adressée au Ministère qui a enfin communiqué ce dimanche. Mais les enseignements du Covid n’ont pas été tirés, les premières personnes informées ont été les journalistes, et non les personnels des écoles...
Les décisions quant aux protocoles à adopter sont renvoyées aux directions académiques, mais quelques préconisations ont été faites : "garder les enfants dans une ambiance fraîche, boire de l’eau, limiter les entrées de chaleur dans les salles...". En avons-nous réellement les moyens : pas de thermomètres à disposition, manque de rideaux occultants, peu d’espaces ombragés dans les cours, ventilateurs inefficaces et en nombre insuffisant, absence de brumisateurs, système d’isolation inexistant...

Au niveau départemental

Nous nous sommes entretenus avec le DASEN ce matin, suite à son courrier de réponse, qui ne donne en fait aucune réponse, aucun cadre, aucun accompagnement.
Nous avons souhaité connaître les mesures exceptionnelles prises par certaines municipalités et savoir quelles villes sont concernées. Le DASEN nous indique qu’il s’agit d’une proposition de communication aux familles pour récupérer les enfants les après-midis. Il nous indique : Nanterre, Courbevoie, Clamart (les collègues de la ville nous disent que non), Boulogne et certaines écoles de Rueil (en fonction des situations)
Nous avons demandé une communication officielle de la DSDEN autorisant les directions à demander aux parents qui le peuvent de garder les enfants, tout en indiquant que c’était déjà fait dans de nombreuses écoles. A l’oral, il indique que c’est bien le sens du courrier envoyé aux écoles ce vendredi. Il ne souhaite pas de communication unilatérale car certaines écoles seraient mieux équipées que les autres pour se protéger de la chaleur extrême.

Nous comprenons donc que le DASEN autorise les directions à prévenir les familles qui le peuvent de garder leurs enfants, lorsque les conditions d’accueil des élèves ne permettent pas de garantir leur santé.

Pour la FSU-SNUipp 92, ces communications sont largement insuffisantes. De nombreuses classes étaient déjà à 28, 30 ou 32 ° ce matin. Cela montre une véritable impréparation, alors que la vague de chaleur était annoncée depuis plusieurs jours. Les mesures proposées sont pour la plupart impossibles à mettre en œuvre.

Et après ?

Le DUERP (Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels) : l’ensemble des mesures de prévention doivent y figurer pour pouvoir être mises en œuvre, et comme sur d’autres risques, une vigilance renforcée doit être portée pour les personnels les plus vulnérables.

Le bâti scolaire : cet épisode est amené à se répéter et il est urgent de réfléchir au bâti scolaire à la végétalisation des cours. C’est une nouvelle bataille qui commence, il faut la mener collectivement pour la gagner et ne pas dégrader davantage nos conditions de travail et celles de l’ensemble des personnels et des élèves.

Canicule : situation urgente qui appelle une réponse !

Canicule : situation urgente qui appelle une réponse !